Nom botanique : Chenopodium bonus-henricus, Blitum bonus-henricus
On trouve le chénopode bon-Henri (appelé aussi « ansérine bon-Henri ») à l’état sauvage un peu partout en France dans les terres riches et ombragées.
Ce chénopode, qui pousse surtout en France, a été récolté et consommé pendant des siècles, avant de tomber dans l’oubli dans la seconde moitié du 19ème siècle parce qu’il était considéré comme un très médiocre ersatz de l’épinard, un épinard du pauvre.
Le temps passe, la roue tourne. Très tendances, quelques »légumes oubliés » réapparaissent timidement sur le marché : chou-rave, chou perpétuel, bette, crosne du Japon, haricot tarbais, mongette, panais, chénopode blanc, chénopode quinoa et … le chénopode bon-Henri.
Comme plante sauvage, le chénopode bon-Henri peut être encore observé en Lorraine, dans les Ardennes, dans la vallée mosane, dans les Fagnes et dans la partie occidentale de l’Eifel. Mais il est – hélas - partout en voie de raréfaction, sauf sur les versants des Pyrénées. Là, il croît toujours en abondance et est resté tout naturellement un légume populaire apprécié.
Il pousse aux alentours des habitations, dans les cours des fermes, autour des bergeries, au bord des chemins, au pied des murs dans les villages …; bref, dans tous les endroits où – même si le sol est ingrat et caillouteux - il trouve beaucoup d’azote. Comme la plupart des autres chénopodes, c’est une plante nitrophile.
Dans la langue vernaculaire et les dialectes régionaux, le chénopode Bon-Henri a porté et conservé de nombreux autres noms, parfois évocateurs : Ansérine, Bon-Henri, Épinard sauvage, Grachettaz, Herbe à marcou, Herbe aux oies, Oseille de Tours, Sangarrigous, Sarron, Sarrous, Toute-Bonne, Varcouagne …
Le « Béarnais » Henri III de Navarre, le futur roi de France Henri IV qui allait réconcilier son peuple après les guerres de religion, l’appréciait énormément comme légume, à ce point qu’on associa son nom à celui de la plante: le Chénopode Bon-Henri.
Vivace, très résistant au froid, il peut rester en place 4 à 5 ans de suite. Ses feuilles riches en calcium, fer et phosphore se consomment crues en salade ou cuites comme les épinards.
La fiche de culture
Semis : mars à avril ou octobre
En automne de préférence ou au printemps, tracez des sillons peu profonds espacés de 40 à 50 cm en bordure du potager, dans une partie où les chénopodes pourront
rester en place plusieurs années.
Répartissez les graines de la façon la plus homogène possible.
Recouvrez et tassez avec le dos du râteau.
Arrosez en pluie fine.
Quand les plants possèdent 4 à 5 feuilles, 1 mois (pour les semis de printemps) à 6 ou 7 mois (pour les semis d’automne) plus tard, éliminez les plants les plus faibles
sur chaque ligne en conservant un chénopode tous les 35 à 40 cm.
Durée de la levée : 5 à 6 mois (semis d’automne), 10 à 15 jours (semis de printemps)
Durée de la culture : 4 à 5 ans
Arrosage : régulier
Production : 15 à 20 feuilles par plante
Entretenir le chénopode bon-Henri
Le chénopode est sensible à la sécheresse qui encourage une floraison précoce, au détriment de la production de feuilles.
À partir de mai, étalez à la base une bonne couche de paillettes de lin pour maintenir le sol humide. Arrosez abondamment au pied tout l’été.
Fin juin à mi-juillet, coupez les tiges florales qui se forment afin de stimuler la production de feuilles.
16 août 2016
Plantes : ABCdaire: histoire, semis, culture, récolte, utilisations culinaires